Sur Empreinte
Ce mail reçu d'une cousine, qui fait chaud au coeur :
"Bonjour, mon illustre Cousin illustrateur.
MERCI pour cet impressionnant volume dédié aux Croquignard, si bien croqués. C’est du grand art, de la belle ouvrage très documentée qui a dû demander beaucoup de temps et de recherches passionnées, et dont tu peux et dois être fier.
Moi aussi, je suis très fière de toi (et très touchée de ta gentille dédicace) et je vais te raconter à ce propos deux anecdotes :
Lors d’un déjeuner il y a 8 jours, Françoise m’a remis ton ouvrage, que j’ai apporté ce soir-là à mon compagnon, hospitalisé pour une opération de la hanche. Je me disais que cela l’aiderait à prendre son mal en patience (il avait dévoré les deux premiers tomes sur les Croquignolet).
Sur le chemin de l’hôpital, bouquin à la main, je me fais interpeller dans le métro par un SDF agressif et aviné qui s’en prenait certes à tous les voyageurs mais m’avait particulièrement dans le collimateur. Drapée dans ma dignité sous ses quolibets, je tiens serré ton livre tout en faisant des vœux pour que le poivrot s’éloigne au plus vite. Comme je refuse de lui donner des sous, il s’approche menaçant et notre relation allait tourner vin-aigre quand soudain il aperçoit l’album. Son visage s’illumine et il me fait force compliments de la couverture et de tes dessins. Du coup, nous avons feuilleté ensemble le livre et je lui ai dit, toute fiérote : « c’est mon cousin qui l’a illustré ! ». Alors, là, il m’a regardée comme la réincarnation de Saint Urbain, patron des ivrognes, et on est devenus copains comme pochtrons. Nous nous sommes quittés enchantés l’un de l’autre, après trois stations d’une belle romance.
Je te transmets donc ses vibrantes félicitations. S’il ne tenait qu’à lui, tu serais fait sur le champ (de vignes) chevalier des Arts et Lettres !
Peu après cette belle rencontre, j’arrive à l’hôpital. A peine ai-je déposé ton livre au chevet de mon malade qu’une infirmière s’en saisit et s’extasie… « Quel talent ! », s’exclame-t-elle quand modestement je glisse que l’artiste est de ma famille… Là encore, gros effet !! Je suis sûre que la qualité des soins en a été améliorée.
Tu vois, mon gentil cousin, tu as tout un fan club dans la capitale.
Je souhaite une belle réussite aux Croquignard et à ceux qui les ont croqués.
Et t’embrasse bien affectueusement,"
Du sitehautes-alpes-insolites par SylvieDamagnez21 décembre 2017
EMPREINTES - QUEBEULSRaconter l'histoire d'une région, le Nord des Hautes-Alpes, les Écrins, le Piémont, à travers celle de bandits, les frères Baudissard, se replonger dans ce début de XXe siècle, dans la Première guerre mondiale, avec ses "vies bousculées", celles des soldats et celles de leurs familles, voici l'objet de ce livre de Quebeuls,auteur de bandes dessinées, illustrateur, infographiste, créateur d'objets décoratifs divers.
Ce livre n'est pas une bande dessinée, mais un récit historique richement documenté et magnifiquement "dessiné" :
Le dessin de Quebeuls est riche, lumineux, en mouvement.Émouvant.
D'emblée la couverture nous décoche une émotion à la limite de la peur : décor de montagnes inquiétant, couteau, fusil, bandits aux visages patibulaires (mais presque !). Seule la poule semble offrir une pointe de légèreté avec sa couleur blanche et sa drôle d'expression. Elle est l'illustration de ce que furent surtout ces frères-bandits, les Baudissard : des voleurs de poules...
Et puis, on découvre en ouvrant ce livre, des histoires dans l'Histoire, celle de l'Italie et du Val Chisone (Piémont) au village de Mentoulles, celle de l'Italie du "Nouvel Etat" de 1861, avec ses problèmes économiques, et sa "Guerre des brigands", révolte contre la misère, contre une politique qui affame les Italiens, les pousse aux émeutes, violemment réprimées. Des millions d'Italiens émigrent vers des pays plus accueillants.
Briançon et l'usine de la Schappe et L'Argentière et ses grands travaux nécessaires à la création d'une usine d'aluminium attirent trois des frères Baudissard, nés à Mentoulles dans le Val Chisone...
Les journaux de l'époque, des documents d'archives de carabiniers et de gendarmeries, judiciaires et personnels, ont permis à Quebeuls et Corinne Leduey de remonter la piste de ces bandits, les Baudissard, derniers représentants de cette génération de réprouvés qui trouvèrent refuge dans la montagne et dans la désertion de la terrible "boucherie" que fut la Première guerre mondiale.
Même s'ils ont évolué du petit larcin au crime sordide, Alessandro, Luigi, Ernesto et Pietro sont certainement d'autres victimes de politiques colonialistes, anti-sociales, engendrant misère et exploitation des femmes, des hommes et des enfants, qui marquèrent ces années sombres du début du XXe siècle, en Italie, en France, en Europe, dans le monde entier...
Ce livre est édité par Éditions du Fournel, 179 pages, couverture souple, 22€.
En vente dans les librairies des Hautes-Alpes et chez votre libraire si vous lui demandez de le commander...
En vente également sur les sites de vente par internet.
Quebeuls et Corinne avaient déjà commis deux bandes-dessinées sur le sujet :
Pour la bibliographie, citons :
Histoire de la bande Baudissard 1910-1923 par Louis Reynaud, aux éd. du Fournel, publié parl'Association Patrimoine Roche de Rame.
L'autre versant - René Siestrunk - 2006 - éd. Transhumances
Un livre sur l' immigration italo-piémontaise dans lequel est consacré un chapitre sur l'histoire des Baudissard.
Les Critiques parues sur les croquignard
Un mail reçu :
"Lors d'une visite au hang art de Serres, nous avons été attirés par vos tableaux dont le graphisme particulier nous a séduits. Nous avons alors acheté un volume des "Croquignard"et là grosse surprise!! Voilà enfin couchée et illustrée sur le papier l'histoire de cette peu sympathique famille piémontaise dont mon père nous avait fait le récit ...dans notre enfance et qui nous paraissait, à nous les cousines,mi fantasmagorique mi moyenâgeuse mais qui en tout cas accompagnait nos sorties nocturnes entre Pelvoux et Vallouise de délicieux frissons, le moindre bruissement de feuilles s'accompagnant de cris " voilà les B..........! -en ce temps des années 50/60 on laissait les filles se balader le soir sans s'inquiéter!!!
Nos enfants à leur tour ont en riant adopté cette histoire et le nom de cette fameuse famille se perpétue chez nous tel le croquemitaine.
Merci à vous d'avoir si bien raconté cette épopée sanglante qui mériterait sûrement une diffusion nationale et ce, d'autant que vos dessins sont tout à fait en harmonie avec l'époque et le sujet. Au plaisir de vous rencontrer. "
Mireille R.
------------------------
le blog de Xavier Fournier
On ne pourra pas m’accuser de copinage avec Quebeuls. Jusqu’à il y a peu, je ne l’avais jamais vu de ma vie. Et j’ignorais même totalement jusqu’à la sortie de sa BD, les Croquignard (deux tomes à ce jour), dont le premier volume est pourtant paru en 2008. Une rencontre fortuite, en festival, un placement aléatoire pour le plan de table et je me retrouve donc assis à côté de Quebeuls, dont je ne connais rien. La conversation s’engage et il me parle, très humblement mais aussi de manière passionnée de ses Croquignard, s’excusant presque que ce récit historique, qui ne concerne que le secteur des Hautes-Alpes, ne soit sans doute pas très attrayant pour des gens de l’extérieur. Il enchaïne en me disant aussi que son graphisme est spécial, qu’il n’est peut-être pas pour tout le monde. Mais en cours de route il a piqué mon intérêt… Et puis bon l’Histoire, ça m’intéresse en général…
Donc, le lendemain, “n’écoutant que mon courage”… Je prends un risque fou. Je fais un truc de dingue (vous allez voir ça) : sans filet ni protection corporelle particulière, j’achète le premier tôme des “Croquignard, Bandits fantômes dans les Alpes“, récit basé sur une histoire vraie. Celle des déserteurs italiens qui passaient la montagne en 1917 et venaient se cacher en France pour échapper à la première guerre mondiale. Quitte à former une sorte de gang/famille. De petits voleurs, les Croquignard (le nom a été changé “pour protéger les innocents” selon la formule consacrée) deviennent assassins et ca ne rigole pas. Pour vous donner une idée, l’album de Quebeuls et Corinne Leduey, c’est un peu comme si on transposait le double film Mesrine au début du vingtième siècle et qu’on le fusionnait avec une ambiance Bande à Bonnot. D’autant qu’il y a là un récit qui fleure l’authenticité, que même si des noms ont été changés on sent le décallage d’époque. J’ai beaucoup apprécié aussi que les personnages parlent un mélange de français et d’italien et ne s’arrêtent pas toutes les deux secondes pour se reprendre. Cela donne un rythme, une tonalité à leurs paroles. Après, il est certain que les Croquignard ont une narration très particulière (par exemple des scènes de présentation très “récitées” de certains personnages) et que le graphisme de Quebeuls n’est certes pas celui qu’on va trouver dans un album de Soleil ou des Humanos ces jours-ci. Les visages, en particulier, ont un traitement un peu décallé… mais ca ne m’a pas dérangé car au contraire celà participe au vernis d’époque. En plusieurs endroits le traitement m’a fait penser à certains “animés” (en fait ça me fait vraiment penser à quelque chose en particulier mais je n’arrive pas à mettre un nom dessus) et ce côté atypique (plus le charme d’un léger sépia, puisque l’album n’est pas en couleurs) sert très certainement l’ensemble. Il y a ce côté “vieux film”, un peu comme si les Croquignard étaient la version dessinée d’un biopic (ou l’équivalent BD de l’émission “les Crimes de la Belle Epoque” diffusée sur Toute l’Histoire, pour ceux qui connaissent).
Quand nous nous sommes croisés, Quebeuls m’expliquait qu’il s’était éloigné de la BD pendant un moment et qu’il n’y était revenu que parce qu’il était tombé sur cette histoire, qu’elle l’avait motivé pour revenir au dessin. Et c’est vrai que c’est un bon mariage. Bon, j’ai bien tiqué un peu sur le lettrage et sur quelques détails de “post-production” (par exemple le fait que l’éditeur n’ai pas été foutu de prendre le même papier d’un tome à l’autre) mais je peux rassurer Quebeuls (et je suis sur que je ne suis pas le premier à lui dire), ça “parle” absolument, même aux gens situés en dehors des Haute-Alpes. Ca vibre et c’est vivant. C’est authentique… Je n’ai très certainement pas regretté la lecture de l’album, tout comme la discussion qui l’avait précédée. C’est apparemment diffusé en dehors du réseau BD habituel et pour ainsi dire pratiquement introuvable en dehors des Alpes mais les Croquignard ont beau être des brigands de 1917 ils n’en ont pas moins leur blog, les filoux, où il est possible, si vous êtes intéressés, de commander les albums… J’espère juste Quebeuls rencontrera d’autres récits et que, celui-ci terminé, il ne s’éloignera pas pour autant de la BD… Il y a sans doute plein d’autres histoires vraies qui ne demanderaient rien d’autre que de se réincarner sous son crayon…
Les Croquignard, Tome 1 : Bandits fantômes dans les Alpes
Quebeuls & Corinne Leduey
Les Editions du Fournel
site perso de Quebeuls: http://repke.free.fr/Quebeuls/
------------------------
Les Croquignard, une «bande à Bonnot des montagnes»?
2 février 2011 | Auteur: Isabelle Felici
Quebeuls vient de tracer le dernier trait de crayon de son double album intitulé Les Croquignard. On avait fait connaissance, dans le premier volume (Bandits fantômes dans les Alpes, éditions du Fournel, L’Argentière-La Bessée, 2008), avec cette fratrie originaire du village de Mentoulles dans la Val Chisone, une des vallées piémontaises où l’on parle l’occitan, il patouà. Le second volume (Les années rouges, éditions du Fournel, L’Argentière-La Bessée, 2010) nous révèle le sort, entre émigration, expulsion, emprisonnement, cavale, fusillade avec les gendarmes ou les carabiniers, travaux forcés, etc. que connaissent Luigi, Alessandro, Ernesto et Pietro Croquignard, dont le vrai patronyme, que Quebeuls ne révèle pas par respect pour les descendants, ne « sonne » pas plus italien que le nom de leur village d’origine.
Par les vols et méfaits qu’ils commettent, largement documentés par la presse de l’époque, il apparaît que les frères Croquignard ont beaucoup de points communs avec les anarchistes illégalistes des premières décennies du XXe siècle ; ils ont constitué une sorte de « bande à Bonnot des montagnes » : déserteurs durant la première guerre mondiale par conviction politique, ils s’endurcissent à la vie en montagne et s’enhardissent à commettre des vols de plus en plus audacieux. Les victimes de leurs crimes ne sont pas choisies au hasard, puisqu’ils tuent un gendarme, un prêtre et un bûcheron qu’ils prennent pour un carabinier déguisé. Ces « bandits tragiques », insoumis et réfractaires au travail et à la vie militaire, s’ils ne sont pas montrés sous un jour très sympathique, apparaissent cependant dans toute leur dimension humaine : « Te voici donc, Terreur ! Enfin… Vingt ans, c’est toujours trop jeune pour mourir. » Si le partage et l’entraide ne sont pas de vains mots pour les Croquignard, ils semblent surtout se manifester en famille et avec les personnes qui trouvent leur intérêt à les fréquenter : les revendeurs de la marchandise volée, des paysans qui protègent leur fuite…
Leur histoire est aussi, plus largement, celle des échanges entre les deux versants de la montagne, qu’ils écument alternativement, selon la saison et selon l’énergie déployée par les gendarmes et les carabiniers pour les rechercher. De la Val Chisone, on arrive aisément à L’Argentière, située à moins de quatre-vingts kilomètres. À la fin du XIXe siècle, on y vient notamment pour travailler à la centrale hydro-électrique en construction. La perméabilité est aussi linguistique puisque les Croquignard n’éprouvent aucune difficulté pour passer inaperçus. Il suffit de dire : « Parle français ! ». On croise d’ailleurs d’autres personnages d’émigrés italiens qui semblent se fondre dans le décor : au passage de la frontière, on saisit au vol les paroles d’espoir de deux d’entre eux : « Tu verras, in Francia nous aurons du travail ». On sympathise aussi avec le rétameur italien, qui s’occupe aussi bien des casseroles italiennes que françaises, et qui est bien accueilli partout, même là où l’on entend dire qu’« on n’aime pas les Italiens ».
C’est autant de façons, pour le lecteur, de bien cerner l’époque à laquelle se déroule l’histoire : sont évoqués aussi un accident du Zeppelin dans les Alpes, les suites de l’attentat contre Clémenceau, des lettres du ministère de la guerre que le facteur se désole de devoir porter, pour la deuxième fois, à une femme du village, etc. Toutes ces allusions semblent rendre palpable la vie d’alors, dans ces villages de montagne qui offrent un paysage, ici recréé et « vieilli », très accueillant même pour ceux qui ne sont pas « du coin ». Les traits précis du dessinateur rendent hommage au décor naturel somptueux dans lequel évoluent les Croquignard. On a plaisir à découvrir les coins de « promenade pour les amoureux », les détails de l’architecture des maisons, les panoramas qu’on peut observer des différentes planques, que les bandits semblent choisir pour le spectacle grandiose qu’elles offrent.
Pour autant, Quebeuls ne tombe pas dans l’excès de réalisme. Par touches, on est entraîné dans un monde fantasmé comme le dessin muet qui vient conclure le second album et qui porte à penser que les Croquignard, bandits piémontais, n’ont peut-être pas dit leur dernier mot.
Pour découvrir les albums, voir : http://croquignard.over-blog.com/
------------------------
Tome 2
Les Croquignard T2 (Leduey, Quebeuls) – Editions du Fournel – 12€ par Anton, le Vendredi 14 Janvier 2011 à 11:08
Parution : 12/2010
L’Europe se réveille avec une sacrée gueule de bois : huit millions de morts parsèment les champs de bataille de la Der des Ders, l’Italie voit apparaître ses premiers fascistes, la France fusille ses déserteurs. La bande des frères Croquignard continue malgré tout à faire parler d’elle dans les montagnes alpines et la population excédée se mobilise. Gendarmes, soldats et habitants partent en chasse et les Croquignard sont eux aussi déterminés à les semer, qu’importe s’ils doivent laisser des cadavres dans leur fuite.
Ce second volume clôt les aventures de ces bandits alpins. Dans la même veine que le précédent opus, le travail de documentation est toujours aussi présent. L’épopée des Croquignard, une histoire inconnue du public, pouvait être une simple anecdote régionale mais elle prend vie, avec pour trame de fond, la grande Histoire, grâce au travail de passionnés. Typiquement le genre d’albums qui peut montrer aux non-initiés que la BD ne résume pas aux têtes de gondoles des supermarchés et peut servir à raconter bien d’autres choses.
La conclusion d’un récit historique régional.
Anthony Roux
Tome1
"Avec son titre à rallonge (Les Croquignard – Bandits fantômes dans les Alpes), son éditeur inconnu dans le monde de la BD (les Editions du Fournel) et un auteur lui aussi inconnu (Quebeuls), cet album risque bien de ne pas dépasser le cadre des syndicats d’initiative des Hautes-Alpes.
Et pourtant… Une fois cette petite appréhension passée, on entre dans l’histoire. Voire même dans l’Histoire avec un grand H.
Nous sommes en 1917, une période difficile pour les troupes alliées empêtrées dans le bourbier de la première guerre mondiale.
Des déserteurs italiens passent la frontière et commencent à vivre de rapines et cambriolages dans les petits villages de montagne. Avec la guerre, les forces de l’ordre ne peuvent se mobiliser et très vite, ils deviennent les terreurs de la région.
Richement documenté, ce premier tome des Croquignard (surnom donné par l’auteur pour préserver les descendants de ces bandits) retranscrit fidèlement la vie de cette époque, ses mœurs et son langage.
Quebeuls, aidé de Leduey pour les textes, se sort plutôt bien de cet exercice en restituant la véritable histoire mais sans son sombrer dans le cours rébarbatif en BD.
Les amateurs de BD historiques apprécieront."
Anthony Roux
Chronique du Tome 1
------------------------
Du site BD-Thèque
La série
Avis posté par Alix
le 08/01/2011
Achat conseillé ? Oui
Note (Pas mal)
Quebeuls nous propose un diptyque prenant et bien documenté, au background riche et intéressant. Le parcours de bandits renommés nous est conté sur fond de guerre et d’après-guerre. L’auteur fait référence à certains événements intéressants (par exemple la montée en puissance d’un certain Mussolini en Novembre 1919 !) mais sans jamais trop en faire, sans nous inonder d’informations superflues.
Le fait que l’histoire soit basée dans mes Alpes natales m’a aussi forcement plu, j’adore ces paysages montagneux, et j’ai reconnu de nombreux noms de villages, vallées etc.
Si je devais faire des reproches, je dirais que l’action est un peu répétitive (ce que Pol a déjà mentionné ci-dessous) et que le style est peut-être un peu trop austère et académique (narration linéaire, manque d’humour). Bon je sais bien qu’il s’agit d’un documentaire, et que faire du grand spectacle n’était sans doute pas le but recherché !
J’ai aussi trouvé la narration un peu confuse par moment (et plus particulièrement la transition entre certaines cases - j’ai du relire certains passages parce qu’un détail m’avait échappé)
Mais trêves de médisances, j’ai passé un bon moment de lecture, et je suis ravi d’avoir découvert cette chouette histoire terminée en deux tomes.
A découvrir, sans aucun doute !
------------------------
Du site BD-Thèque
Volume 1 : Bandits-fantômes
Avis posté par Miranda
le 27/05/2010
Achat conseillé ? Oui
Note (Pas mal)
Ce n’est pas en général le genre de lecture qui m’attire mais après avoir vu la planche de la galerie, elle a tout de suite titillé ma curiosité, j’aime beaucoup ce graphisme crayonné dans les tons gris-sépia. Souvent on a l’impression que les personnages ont été superposés aux décors, cela leur donne du relief et une grande présence. Le lettrage est sympa mais typographié je le trouve un peu froid, j’aurais préféré que l’auteur le fasse lui-même, d’autant qu’il a une écriture ronde, lisible et très jolie qui se serait accordée à la perfection à son dessin.
Pour ce qui est du scénario l’histoire est intéressante et surtout accrocheuse jusqu’au bout. Le contexte historique est bien développé et documenté, la vie des habitants et leurs difficultés en cette fin de guerre, les déserteurs et leurs destinées, le travail de la gendarmerie, etc. L’histoire commence par une introduction assez détaillée de la situation de l’époque et est parsemée de vieux mots de français ou d’italien, lui donnant un grand réalisme. Je pourrais lui reprocher de trop enchaîner les scènes de pillages de nos Croquignards et de laisser un peu de côté la psychologie des personnages en général. Certes cela tient plus du documentaire que du roman, mais il m’a manqué cette petite touche de psychologie pour vraiment m’attacher - ou détester - les intervenants, qui m’ont laissée finalement un peu indifférente.
Bon, tant que j’y suis, je peux encore ajouter une petite remarque, ayant échangé plusieurs mail avec l’auteur, quelque chose m’a furieusement manqué ici, c’est son humour. Évidemment cette histoire dramatique n’offre pas beaucoup de place au rire… j’espère donc que Quebeuls nous fera après cette série, un récit tapant fort dans l’humour et les jeux de mots.
------------------------
Du site BD-Thèque.
Avis posté par Ems le 03/05/2010
Achat conseillé ? Oui
Note (Pas mal)Après la lecture du premier tome.
J'ai acheté cette BD par le net et je remercie Quebeuls pour sa superbe dédicace faite à l'attention du fiston.
J'ai hâte de lire la suite de ce récit tiré de faits réels. Les 2 personnages principaux ne sont pas des héros mais bien des truands qui montent en puissance au fur et à mesure des larcins.
L'histoire se déroule lors de la pemière guerre mondiale dans les alpes françaises et italiennes. Deux frères déserteurs vont se simplifier la vie en prenant ce qu'ils ont envie même si les victimes n'ont pas grand chose.
Un curé va y laisser la vie, tout le monde est excédé par ces vols qui sont doublés de violences. Seule leur mobilité et leur connaissance de la montagne protègent les frères Croquignards. L'histoire monte en intensité et se dramatise au fil du temps.
Quebeuls a su donné une étonnante ambiance avec son dessin crayonné chargé des décors sur lesquels il fait vivre ses personnages avec des traits plus ronds et marqués. Il y a un côté rétro bien réussi. La calygraphie est plaisante également, on sent l'investissement à tous les niveaux.
En l'état je note moyennement mais avec un second tome de même niveau je pense monter à 4/5. Cette série est originale sur le fond et la forme. Il ne s'agit pas d'une fiction mais bien d'un documentaire, on sent bien le conséquent travail de recherche fourni pour obtenir un tel résultat car les faits datent de plus de 90 ans !!!
A suivre.
------------------------
Avis posté par Pol le 26/03/2009
Achat conseillé ? Oui
Note: 3/5 (Pas mal)
Tome 1
Sans la sympathique intervention de l'auteur sur ce site, je n'aurais jamais eu l'occasion de jeter un oeil à cette série.
Et comme les dessins avaient l'air sympa et que ça se passe non loin de chez moi, je me suis laissé tenter.
Tout d'abord j'ai apprécié la qualité de l'édition : le livre est beau.
A l'intérieur Quebeuls a tout fait et on sent qu'il s'est fait plaisir.
Mise en page pas toujours conventionnelle, parfois un peu chargée avec de longs textes explicatifs, décors bien travaillés et bouilles sympatoches pour les personnages.
Le lettrage est aussi agréable et original, jusque dans les numéros de pages.
Le début est très introductif, rappel du contexte historique et présentation soignée des protagonistes. On entre ensuite dans le vif du sujet avec les premiers petits larcins de nos bandits, puis la multiplication de ceux ci pour en arriver aux meurtres crapuleux. Cette escalade qui va les mener du vol de poules aux assassinats est progressive et bien retranscrite.
Néanmoins je l'ai trouvée parfois un peu répétitive car sans doute trop détaillée, on a l'impression de passer en revue l'inventaire exhaustif de leur casier judiciaire. Ca manque peut être un peu de romance mais c'est sans doute très fidèle à la réalité.
Après tout c'est un documentaire, pas un polar. Le jeu de cache cache avec la multitude de gens à leur recherche est pas mal et c'est avec curiosité que je lirais le tome suivant, histoire de savoir comment vont finir nos bandits.
Tome 2
Le second tome me laisse exactement la même impression que le premier. On reste sur la même lancée en assistant à la suite des aventures de nos Croquignard. Le jeu de cache cache se poursuit de plus belle, et on comprend vraiment ce surnom de bandits fantômes, tant ils vont réchapper si longtemps à leurs poursuivants tout en continuant de nombreux cambriolages.
Chaque évènement est daté et situé géographiquement avec précision. Pour l’anecdote ça m'a amusé de voir des passages se déroulant dans des lieux que je connais. On peut aussi dire sans se tromper que le coté historique est scrupuleusement respecté. Peut être ce second tome est il très légèrement plus difficile à lire car je n'est pas toujours compris les nombreux dialogues en italien.
En tout cas Les Croquignard est un documentaire dense sur un passage et des personnages de l'histoire que je connaissais pas. Et après la lecture je comprends que les habitants de la région ont pu être marqué pendant des années.
En conclusion, comme l'a dit Quebeuls dans sa présentation, une série a recommander pour les gens du coin ou les mordus d'histoire.